127hours – Le Puigmal d’Err

Publié le par Pyrène

Aujourd’hui, les mamies préfèrent rester au sanctuaire de Nuria pour célébrer la vierge noire , patrone de la fertilité et des skieurs! La statue en bois du XIIème est très belle, paraît qu’on l’a retrouvée grâce à un taureau. Sans taureau, pas de vraies histoires ibères.

 

 

Y’a des nouveaux randonneurs, espagnols, catalans je crois, l’air pas sympa. Ils marchent super bien, c’est pas des rigolos. L’un d’entre eux, Jesus, est habillé en coordonnés orange: le keffieh (ça existe donc), blouson de camouflage en tonalité orange, chaussures de marches et sac à dos de la même couleur. Même ses cheveux, je vous dis pas l’effet en pleine montagne, vaudrait mieux pas qu’il rencontre l’ours.

 Il est prêt pour la révolution. Il veut toujours arriver avant Hervé, alors il passe son temps à le suivre sans le lâcher d’une semelle et dès qu’il voit que c’est facile, il le double pour être le premier. Ridicule.

 

Qu’est-ce qu’ils parlent ! Ils n’arrêtent pas de jacasser, même quand on grimpe, jusque dans les pierriers des sommets, et en catalan en plus. Entre les Hollandais et les Catalans, bonjour la communication dans le groupe ! Moi, je peine à les suivre, alors ils font des arrêts réguliers et lorsque j’arrive enfin à les rejoindre ils repartent déjà ! Je n’ai jamais de pause et je ne peux même pas me désaltérer ! J’en ai marre. Et si je reste coincé comme cet Américain qui a dû se couper un bras pour se désengager d’un bloc qui lui était tombé dessus !? Il ne ferait pas le malin, Hervé s’il devait expliquer à Papa qu’il ne m’attendait pas pour cause de compét’ avec des plus jeunes, champions d’escalade et que sa fille, héroïque, a dû se mutiler pour sauver sa peau ! Vous avez vu le film « 127 hours »? (ou lu le livre «Plus fort qu’un roc » d’Aron Ralston ), il se passe dans les Rocheuses. Nos Pyrénées sont des montagnes tranquilles, calmes et accueillantes mais faut penser à tout. Y’ a quand même des volcans explosifs et puis il y a eu un tremblement de terre dans le sud de l’Espagne en mai dernier.

 

EuphorbeLe prof aussi a du mal à suivre, j’ai compris qu’il prenait un max de photos pour s’arrêter discrètement, il ne veut pas paraître moins sportif que les autres. Alors j’en profite et je m’extasie avec lui à chaque brin d’herbes de haute montagne. Je découvre l’euphorbe, la saxifrage, j’adore la carline acaule car elle ressemble au soleil avec des rayons argentés: regardez.

 

Le midi, au pique-nique, un des Espagnols, Felipe, a sorti un mini-four solaire pour chauffer son repas. Toute la troupe était épatée. Moi, j’essayais d’appeler Milan en cherchant le réseau d’un rocher à l’autre. Nous étions prêts à repartir que Felipe n’avait pas encore commencé à déjeuner. Quel frimeur ! j’ai dit tout haut au prof. Tout ce barda d’écolo, il faut le porter, en plus ! Si le temps devient nuageux, tu te charges un max, juste pour la gloire. Moi, au moins, je minimise, je m’allège et vais à l’essentiel. On n’a pas de temps à perdre, la vie est trop courte ! 

Hervé exulte ! Avec Felipe, il a trouvé son maître. Lui qui se croyait en parfaite harmonie avec la nature...

 

train a cremailleresAu retour, on a vu un train à crémaillère en pleine montagne. Tu descends 1000 m d’altitude en un temps record, enfin moi j’ai choisi cette option car j’avais trop mal aux pieds et puis je voulais appeler Milan (rapport à Anaïs) et laver mon linge. Car évidemment papa s’est bien gardé de me dire qu’il fallait laver, tout laver soi-même. On se croirait à l’époque.

 

Au moment, de prendre le train, Felipe m’a jeté un regard de pitié mais lui vient de démarrer la rando et n’a que ça à faire d’user ses chaussures neuves.

 

 

L’Espagne est vraiment le pays du bon vivre. Attention j’aurais dû dire la Catalogne, les habitants détestent qu’on les prenne pour des Espagnols. Je vous disais qu’ils aiment les bonnes choses. A Puigcerda, j’ai découvert dans une petite échoppe, des donuts et devinez quoi ! À la fraise. Je vous joins la photo pour que vous me croyiez.donuts-fraise.jpg

 

Evidemment les autres sont rentrés au moment où je m’empiffrais et où, la bouche pleine, je ne pouvais pas me défendre. J’ai voulu les  ignorer en faisant semblant de téléphoner.

Mais ce crétin de Felipe m’a dit avec un air goguenard, dans un français impeccable : « Alors, ça passe ? ». Je me suis sentie rougir. Je ne me suis pas laissée démonter et je lui ai renvoyé : 

- Pourquoi ? T’as besoin de passer un coup de fil ? 

- Même pas en rêve. Pour avoir un cancer du cerveau dans dix ans !

- Faudrait déjà en avoir un, de cerveau !

- Ha ha, très drôle ! Toi qui en as un, est-ce que tu sais que pour fabriquer ton petit jouet, là, des femmes et des enfants meurent au Congo ?!

- Et alors ? C’est pas un pauvre appel qui tue femmes et enfants congolais.

- C’est avec des raisonnements pareils qu’on ne fait rien ! Heureusement qu’il y a des gens comme moi, pour agir et donner l’exemple !

Applaudissements des Hollandais derrière. Décidément, tout le monde parle français, ici !

Je suis partie finir mon donut tranquille dans ma chambre, en attendant les VN et Amanda qui nous retrouvent ce soir pour une fête.

 

 

127hours – El Puigmal d’Err

¡ Hoy, las abuelas prefieren quedarse en el santuario de Nuria para celebrar a la virgen negra, patrona de la fertilidad y los esquiadores! La estatua de madera del siglo XII es muy bella, parece ser que la encontraron gracias a un toro. Sin toro, no hay verdaderas historias iberas.

Llegaron nuevos caminantes, españoles, catalanes creo, tienen pinta muy seria. Andan súper bien, comó profesionales. Uno de ellos, Jesus, es vestido de un traje totalmente naranja: el keffieh (pues esto existe), cazadora de camuflaje en tonalidad anaranjada, zapatos de marchas y mochila del mismo color. Hasta sus cabellos, no le comento el efecto que produce esto en montaña halta, más valdría que no encuentre el oso. Está listo para la revolución. Quiere siempre llegar antes de Hervé, entonces pasa su tiempo en seguirlo sin dejarle ni a sol ni a sombra y tan pronto como ve que es fácil, le adelanta para ser el primero. Ridículo.

¡ Comó hablan! No dejan de cotorrear, hasta cuando se sube, hasta en el desprendimiento de piedras de las cumbres, y en catalán además. ¡ Entre los holandeses y los catalanes, no es tan fácil la comunicación en el grupo! ¡ Yo intento seguirlos, hacen paradas regulares y cuando logro por fin reunirlos ya se van de nuevo! ¡ Jamás tengo pausa y hasta no puedo beber! Estoy hasta las narices de eso. ¿ Y que ?  ¿ si me quedo atrancada como este estadounidense qué debió cortarse un brazo para liberarse de un bloque que se le había caido encima ? ¡ No se las daría de listo, el Hervé si debía explicarle a Papá que no me esperaba por competir con jóvenes, campeones de escalada y que su hija sagrada, heroica, tuvo que mutilarse para salvar el pellejo ! 

¿ Vió la película " 127 hours "? (O leído el libro " entre la espalda y la pared" de Aron Ralston), tiene lugar en los Rocosos. Nuestros Pirineos son unas montañas tranquilas y acogedoras pero hay que pensar en todo porque hay volcanes explosivos y luego hubo un terremoto al sur de España en mayo pasado.

 

El profe también tiene dificultades para seguir, comprendí que sacaba un montón de fotos para poder parar discretamente, no quiere parecer menos deportista que los demás. Entonces saco provecho de eso y me extasio con él, cada vez que veo una brizna de hierba de alta montaña. Descubro el euforbio, la saxífraga, adoro el carline acaule porque se parece al sol con rayos plateados: mire.

 

four solaireAl mediodía, al picinic, uno de los españoles, Felipe, sacó un minihorno solar para calentar su comida. Toda la tropa estuvo pasmada.

Trataba de llamar a Milan buscando la red de un peñasco al otro. Estábamos dispuestos a irnos de nuevo que Felipe todavía no había comenzado a comer. ¡ Qué bacilón! Le dije en frances, en voz alta al profe.

 

¡ Todo este bartulos de ecologista, hay que llevarlo ! Si el tiempo se vuelve nublado, te encargas a tope, justo para la gloria. Yo, por lo menos, minimizo, me alivio y voy a lo esencial. ¡ No tenemos el tiempo para perder, la vida es demasiado corta! 

¡ Hervé exulta! Con Felipe, encontró a su dueño. Él se creía en armonía perfecta con la naturaleza...

 

De regreso, vimos un tren de cremallera en montaña plena. Te bajas 1000 m de altitud en un tiempo récord, por fin yo escogí esta opción porque me dolian los pies y luego quería llamar a Milan (en referencia al caso Anaïs) y lavar mi ropa blanca. Porque evidentemente papá se abstuvo de decirme que había que lavar, si, lavar todo. Nos creeríamos en la época.

 

En el momento, de coger el tren, Felipe me echó una mirada de piedad claro, porque el acaba de empezar la travesia y sólo tiene esto en hacer: gastar sus zapatos nuevos.

 

España verdaderamente es el país del buen vivir. Atención habría que decir Cataluña, los habitantes detestan que se les confunden con españoles. Le decía que les gustaban las buenas cosas. ¡ En Puigcerda, descubrí en un chiringuito, un donuts y adivine qué! A la fresa. Le junto la foto para que usted me creyera.

 

Evidentemente los otros volvieron en el momento en el que me altiborraba y donde, la boca plena, no podía defenderme. Quise ignorarlos fingiendo telefonear.

Pero este cretino de Felipe me dijo con un aire guasón, en francés impecable: " ¿ entonces, tiene red? ". Me sentí enrojecer. No me dejé desmontar y le reenvié: 

- ¿ Por qué? ¿ Necesitas pasar una llamada telefónica? 

- Ni siquiera en sueño. ¡ Para tener un cáncer del cerebro dentro de diez años!

- ¡ Ya habría que tener uno, de cerebro!

- ¡ Ha ha, muy divertido ! ¿ Tú que tienes uno, sabes que para fabricar tu pequeño juguete,  mujeres y niños mueren en el Congo?!

- ¿ Y entonces? No es una pobre llamada que matara a mujeres y niños congoleses.

- ¡ Son estos razonamientos que permiten estos crimenes! ¡ Afortunadamente hay gente como yo, para actuar dando ejemplo!

Aplausos de los holandeses detrás. ¡ Decididamente, todo el mundo habla francés, aquí!

Salí a acabar mi donut tranquilo en mi habitación, esperando los del norte y Amanda  para la fiesta de la tarde.

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